Autant vous prévenir avant de le regarder : ce film est muet. On pourrait dès lors se dire qu'on va s'emmerder méchamment, mais non c'est loin d'être le cas. Aucun dialogue, aucun commentaire, zéro voix-off et pourtant... Pourtant il y a tellement de choses qui passent : sentiments, émotions, contemplations, dénonciations, chocs. Par exemple Ron Fricke aime beaucoup comparer notre système de transport et la surpopulation de certaines de nos villes avec l'agriculture intensive et les usines de poulets. On a honte de voir comment on traite ces si mignons poussins sur tapis-roulants, serrés les uns contre les autres, mais finalement on s'inflige la même chose à nous-même dans le métro.
Ce film déborde de métaphores de ce type, toujours dévoilées avec un grand sens de l'esthétique. L'art de faire parler des images sans aucun mot, sur une bande son magnifique. A regarder en brûlant un peu d'encens, comme une méditation ou une incantation. Un grand moment de spiritualité. Pour info Baraka en arabe ça veut dire "bénédiction".
Je vous invite à regarder cet extrait magnifique de Baraka (un de mes passages préférés) : 6 minutes de danse Kecak, une danse balinaise très étrange, captivante, au pied du temple Gunung Kawi à Bali. James Cameron s'en est inspiré dans son film Avatar...
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