mardi, mai 15, 2007

De quoi parle ce blog ?

Les médias sélectionnent largement l'information qu'ils veulent porter à notre connaissance. Quelle information mérite-t-elle d'être traitée en priorité par rapport à une autre ? Pourquoi un Tsunami en Asie ou un attentat à Londre méritent ils d'être plus médiatisés qu'une guerre au Darfour, un génocide au Rwanda ou un énième africain mort du Sida ou simplement de faim ?

De la même manière il est important de rester le plus objectif possible face aux images et aux articles qu'on daigne porter à notre connaissance. La grande majorité de l'information qu'on nous propose aujourd'hui est subjective, manipulée, influencée, recopiée ou politisée... Ne prenez jamais pour acquis ce qu'on vous dit : restez objectif !

Venez flipper avec moi : sur tout et n'importe quoi mais plutôt sur TOUT et pas n'importe comment !

Note : je m'autorise parfois quelques hors-sujets, ce blog étant, au-delà d'une critique de l'objectivité des médias, un défouloir quant à toutes mes crises pseudo-révolitionnaires et autres égo-trips.

De Louis XVI à Bush, en passant par Sarkozy, De Tocqueville analyse nos leaders

Une fois n'est pas coutume, je me permets de citer presque intégralement un texte d'Alexis de Tocqueville que quelqu'un a eu la bonne idée de me faire circuler par mail. Je savais que cet auteur était brillant mais je ne savais pas à quel point il pouvait être un visionnaire.

« Il y a un passage très périlleux dans la vie des peuples démocratiques.

« Lorsque le goût des jouissances matérielles se développe chez un de ces peuples plus rapidement que les lumières et que les habitudes de la liberté, il vient un moment où les hommes sont emportés et comme hors d’eux-mêmes, à la vue de ces biens nouveaux qu’ils sont prêts à saisir. Préoccupés du seul soin de faire fortune, ils n’aperçoivent plus le lien étroit qui unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous. Il n’est pas besoin d’arracher à de tels citoyens les droits qu’ils possèdent ; ils les laissent volontiers échapper eux-mêmes(…)

« Si, à ce moment critique, un ambitieux habile vient à s’emparer du pouvoir, il trouve que la voie à toutes les usurpations est ouverte. Qu’il veille quelque temps à ce que tous les intérêts matériels prospèrent, on le tiendra aisément quitte du reste. Qu’il garantisse surtout le bon ordre. Les hommes qui ont la passion des jouissances matérielles découvrent d’ordinaire comment les agitations de la liberté troublent le bien-être, avant que d’apercevoir comment la liberté sert à se le procurer ; et, au moindre bruit des passions politiques qui pénètrent au milieu des petites jouissances de leur vie privée, ils s’éveillent et s’inquiètent ; pendant longtemps la peur de l’anarchie les tient sans cesse en suspens et toujours prêts à se jeter hors de la liberté au premier désordre.

« Je conviendrai sans peine que la paix publique est un grand bien ; mais je ne veux pas oublier cependant que c’est à travers le bon ordre que tous les peuples sont arrivés à la tyrannie. Il ne s’ensuit pas assurément que les peuples doivent mépriser la paix publique ; mais il ne faut pas qu’elle leur suffise. Une nation qui ne demande à son gouvernement que le maintien de l’ordre est déjà esclave au fond du cœur ; elle est esclave de son bien-être, et l’homme qui doit l’enchaîner peut paraître. (…)

« Il n’est pas rare de voir alors sur la vaste scène du monde, ainsi que sur nos théâtres, une multitude représentée par quelques hommes. Ceux-ci parlent seuls au nom d’une foule absente ou inattentive ; seuls ils agissent au milieu de l’immobilité universelle ; ils disposent, suivant leur caprice, de toutes choses, ils changent les lois et tyrannisent à leur gré les mœurs ; et l’on s’étonne en voyant le petit nombre de faibles et d’indignes mains dans lesquelles peut tomber un grand peuple…

« Le naturel du pouvoir absolu, dans les siècles démocratiques, n’est ni cruel ni sauvage, mais il est minutieux et tracassier. »

Alexis de Tocqueville
Extrait de De la Démocratie en Amérique, Livre II, 1840 (10/18, 1963)