mercredi, juillet 20, 2005

Le hall de gare médiatique

Le tableau d'affichage clignote encore... Les chiffres défilent et tous les regards sont attirés par le bruit des rotatives. Une voix douce et suave s'élève dans le grand hall de l'info : "Attentat de Londres : 56 morts - Voie 2". Légère agitation générale, bruits de pas en tous sens, petit fouilli amical mais sérieux. La majorité des voyageurs médiatiques se dirigent vers le quai indiqué. "56 morts ! Tu te rends compte ? Ca grimpe de jour en jour, c'est atroce le terrorisme. De pauvres gens innocents..."

Les gens, le public, l'audience, les spectateurs se concentrent-t-ils toujours sur ce qui est primordial ? Comment les médias traitent-ils les priorités ? Pas comme le ferait un chef de gare ; premier arrivé premier annoncé... Non, tout est question de chiffres, question d'émotion, d'identification, question de rapports géopolitiques ou pire de rapports économiques.

56 morts finalement c'est pas beaucoup !

Mais Londres c'est tellement près (2 heures en Eurostar). Et puis les prochains à péter c'est peut-être nous. Alors on se sent concernés, on est répugnés par la gratuité de cet acte barbare. Et puis la télé nous propose des images criantes de vérité : les pompiers filmés par un téléphone portable en 192x144 pixels, une photo d'un grand brûlé masqué - on dirait Jason dans Halloween ! - une capture d'un des terroristes avec un gros sac à dos (brrrr il a pas l'air très net celui-là !)...

Alors on a pas le choix : on scotche sur TF1, on se contente du superficiel parce que Le Monde Diplomatique c'est un peu chiant quand-même... Et on oublie les détails, on occulte le reste de l'info mondiale, on ignore tout simplement, on se préserve.

56 ! C'est bizarre, je sais même pas quoi en penser de ce chiffre... Un chiffre parmis tant d'autres, beaucoup plus impressionnants ceux-là finalement.
Moi je me force à faire comme les anglais et pas bloquer bêtement sur ce nouveau gros titre, rester alerte quant à ce qu'il se dit dans les petites colonnes. C'est sans doute un peu vain mais j'ai toujours choisi ce que je mettais dans mon assiette et c'est pas Poivre d'Arvor qui va me faire bouffer à diner !

vendredi, juillet 08, 2005

Oil Panic !

Je vous recommande d'aller lire le premier billet de mister Pitouille sur son blog intitulé PLEASE DO NOT PANIC.

Dites que vous venez de ma part il vous fera une ristourne sur son rayon "paniques écologiques"...

Le Darfour : nouveau théâtre d'une épuration ethnique

Lire l'article du MONDE DIPLOMATIQUE : cliquez-ici !

Sur fond de conflits ethniques, politiques et economiques (encore le pétrole !), le Soudan est transpercé en son coeur, dans la région du Darfour, par une guerre civile qui dure depuis plus de 20 ans.

Plusieurs milliers de morts, un exode massif vers le Tchad et des conditions de vie déplorables : la résultante d'un conflit à la base provoqué par de simples querelles de terres et d'eau potable. La région est si pauvre qu'elle n'a pu trouver que la guerre comme réaction.

L'aide internationale se fait toujours attendre, le pays est cloturé et toute tentative d'incursion semble difficile pour le moment.

Dès que j'aurai un peu de temps pour en apprendre plus je rentrerai dans les détails...

Les Hmongs : des SDF pourchassés dans la jungle Laosienne

Mes éveils de conscience étant bien souvent suscités par des documentaires TV, pour ce premier billet concret éveillé par un documentaire d' "Envoyé Spécial", je vais vous parler du terrible sort des rebels Hmong au Laos. Un peuple planqué dans la jungle, sans domicile fixe, pouchassés et massacrés par les soldats laosiens dans la plus grande indifférence mondiale.

Et pourtant... Ces anciens soldats ont combattu aux côtés des français durant la guerre d'indochine, auprès des américains et de la CIA pendant la guerre du Vietnam. Une fois la hache de guerre enterrée ils furent considérés comme des traitres par le parti communiste du Laos qui avait finalement pris le pouvoir dans le pays. Laissés à l'abandon par leurs anciens alliés et la communauté internationale pour des raisons évidemment politiques, la grande majorité de ce peuple (350 000) fut parquée dans des camps et "rééduqués" à la sauce laosienne...

Quelques rebels n'acceptant pas leur sort ont fuit dans la jungle et sont recherchés depuis presque 30 ans. 30 ans à vivre dans la boue, sous les arbres, sans toits si ce n'est des feuilles, 30 ans à manger des racines et fuir dès que le danger se fait sentir. Le tout parsemé de massacres sans états d'âme : les femmes et les enfants d'abord !

Rencontrés l'année dernière par un reporter d' "Envoyé Spécial" ceux ci apparaissent très affaiblis, démotivés, malades, désarmés. Le chef de file de ce mouvement révolutionnaire - mais pas très actif - accueille les journalistes en pleurant à chaudes larmes, ses "soldats" exhibants fièrement de vieux fusils hors-service ainsi que les 3 ou 4 munitions qui leur reste ; chaque survivant de cet enfer implorant à genoux les français, au travers de la caméra, de venir les secourir, en souvenir de leur dévouement.

Ces combattants sur le déclin sont difficiles à recenser mais on estime que leur nombre s'élève à plusieurs dizaines de milliers. Mais ce chiffre diminue de jours en jours à une vitesse fulgurante. Les dirigeants du Laos ayant pour but de les exterminer le plus rapidement possible au nez et à la barbe de l'occident qui est au courant mais n'engage aucune procédure face à l'imperméabilité des rapports politiques avec le Laos.

Association AMIS HMONG
16 allée Hector Berlioz - 91210 Draveil
06.12.44.38.29
06.26.15.27.17
01.60.86.27.44

jeudi, juillet 07, 2005

Le premier... et le dernier ?

Lorsqu'on crée un blog on se doit évidemment dans le premier billet posté de déclarer à la population (houhouuuuuuuuuuuu la population ! Vous êtes là ? là ? là ? là ? Personne à part mon écho...) ce qui a motivé la création de ce blog.

C'est en fait mon deuxième blog. Le premier fut un échec. Sur le thème de l'auto-révolution mondiale je projetais de proclamer au monde que j'étais pas content de la tournure de notre planète. J'avais appelé ça "Equilibre Planétaire" et j'engageais la conversation avec moi-même sur des sujets aussi épineux et révoltants que l'écologie, la misère dans le monde, la faim sur terre, la guerre, les maladies (Sida, Palu...) les inégalités et autres injustices en tout genre.

Mais avec le recul je pense que j'avais juste envie de proclamer à tous que j'étais un mec bien. Un type conscient de tous les maux du monde et qui avait envie de faire bouger un tout petit peu les choses derrière son écran 19 pouces en crachant sa révolte sur le Net. J'avais sûrement été trop sentimental après une bonne cure d'Envoyé Spécial. Encore une de mes nombreuses lubies très vite enterrées lorsque j'ai remarqué la totale indifférence des gens à qui j'avais envoyé mon premier mail de promo. Hormis une certaine Léo que je salue et qui, malgré sa légendaire clairvoyance, avait su m'encourager dans ma démarche en se focalisant sur l'essentiel : c'était une belle démarche ; aussi désespérée, irréaliste et passagère soit elle...

Bref, me voilà en train de remettre ça... Moins enthousiaste que la première fois, plus réaliste quant à mes réelles motivations et la longévité de ce bel élan rédactionnel. Cette fois je ne compte pas changer le monde avec de belles paroles ni convaincre mes potes que le Net et les blogs sont une révolution résolument positive qui mérite leur intérêt. Rien de tout ça... Je veux juste agir égoîstement d'abord en assouvissant ma soif, aussi épisodique soit-elle, de libérer ma conscience débordant régulièrement de mécontentements, réflexions, prises de position et autres prises de tête en tout genre.

Vous y participez, vous placez vos commentaires, vous postez vous aussi un billet, vous vous offusquez, vous acquiesssez, vous vous révoltez, vous hallucinez, vous m'engueulez, vous m'encouragez... ou pas.

Je m'en fous. Je fais ça d'abord pour moi, parce que j'aime écrire et communiquer (je dois être frustré sur ce point je sais pas) et si ça en intéresse certains, si j'éveille en d'autres un début de conscience mondiale, c'est toujours ça de pris.

En toute objectivité, je donne à ce blog 1, 2, maxi 3 mois de vie. Je sais même pas si je reviendrai poster autre chose après ce message... On verra si ma thérapie sur moi-même fonctionne, si j'arrive enfin à faire survivre certaines de mes nombreuses passions au delà de la phase de projet. C'est un peu comme le piano : il faut que je m'accroche...

La grande flippe a commencé pour moi il y a une petite dizaine d'années, peut-être moins : 7 ou 8 ans. Le soir où j'ai pris conscience du monde, le soir où j'ai flippé ma race ! C'était devant un docu de Canal+ je crois, peut-être même un 31 décembre (comme quoi pendant une période je m'éclatais au réveillon)... 1h30 non-stop de zapping relatant les pires môchetés que décèle notre belle planète. Tous sujets confondus ! Une horreur pour les yeux et les oreilles. Du connu, du cramé, du médiatique mais aussi et surtout de grandes et atroces découvertes.

Ce soir là j'ai chialé tout seul devant mon écran ! Ce soir là j'ai découvert que je pouvais être ému par la réalité de la planète, ce soir là j'ai pris conscience du monde.

La grande flippe a commencé pour moi il ya une dizaine d'année et depuis elle ne fait que se vérifier, s'affiner, s'amplifier. Plus ça va et plus je suis conscient mais plus ça va et plus je suis blasé par un traitement médiatique inadapté ou trop martelé. Je suis encore ému et touché par un Tsunami mais je suis blasé par un énième attentat sur fond d'extrémisme religieux. Pourquoi ? Un clodo qui crève dans sa pisse me dégoûte. Un nouveau malade du sida n'est qu'un chiffre qui tourne au bout d'un compteur sans fin. Une guerre au Darfour ou même en Irak ne représente plus pour moi qu'un simple gros titre sur le journal, c'est tellement loin, y'a tellement de guerres...

La grande flippe a commencé pour moi il y a une dizaine d'années, pour vous elle commence peut-être ici.