samedi, novembre 24, 2007

Travailler plus pour penser moins

La phrase n'est pas de moi mais je la trouve très juste. Pendant que le gouvernement nous explique qu'il faut travailler plus pour gagner plus on est en droit de se poser deux secondes pour se demander si on a vraiment envie de ça.

Ca a l'air con comme ça, mais a-t-on tous vraiment envie de gagner plus d'argent ou de travailler plus qu'on ne travaille déjà ? Au risque de fâcher ceux qui ne travaillent pas, ou pas assez, contre leur volonté, ou ceux qui aimeraient à juste titre avoir plus d'argent pour subvenir à des besoins de base, j'ai envie de dire non ! Non je ne veux pas travailler plus que ces 8/9 heures de travail effectif que je fais 5 jours par semaine et non je ne souhaite pas forcément gagner beaucoup plus. Car pour tout dire franchement j'aimerais gagner juste un peu plus pour assouvir certaines frustrations (bien souvent matérialistes je dois l'avouer) mais si possible en ne travaillant pas plus.

En effet, si je dois travailler plus je préfère encore me contenter de ce que je gagne aujourd'hui ! J'ai donc fait un vrai choix ! Je ne suis pas prêt à tout donner au travail juste pour de l'argent. Si un jour je travaille d'arrache pied ça sera par passion, pas pour les thunes ! Tout simplement parce que j'ai besoin de temps, et j'ai aussi besoin de tout mon esprit, pour penser... Si je travaille plus je n'ai plus le temps ni l'énergie pour penser. Et penser c'est être libre.

Le temps ça sert aussi à vivre en équilibre pour ne pas décrocher et partir en dépression comme des millions de français : faire du sport, manger correctement, s'amuser, se détendre, se cultiver, s'occuper de soi et ses proches, voyager (ça coûte pas si cher !) etc...

Je plains ces gens qui travaillent tout le temps sans réelle nécessité, qui pensent à leur boulot le week-end, en soirée et en vacances. Ces gens là ne pensent plus contrairement à ce qu'ils croient. Ils font fonctionner leur cerveau, mais seulement pour des intêrets financiers ou matérialistes. Ils ne pensent plus à eux, à leurs proches, aux autres, à la société, à la condition humaines, aux étoiles, à l'avenir...

C'est un engrenage ! Je n'invente rien en disant ça mais c'est tellement édifiant que certains ne concoivent même pas cette version des faits. Travailler beaucoup pour gagner beaucoup d'argent et le dépenser pour faire travailler les autres encore plus puis en vouloir plus pour acheter plus ou plus gros... C'est sans fin ! Selon moi je pense qu'il faut travailler pour ses besoins vitaux (et ceux de sa famille) ainsi que quelques besoins matérialistes de base, dus à notre culture et notre éducation, et le reste, cet excédent de travail qui survient parfois, ne devrait être motivé que par la passion ou par le besoin réel. Le reste n'a pas lieu d'être !

C'est ma vision des choses. Je ne sais pas exactement de quel bord politique je me trouve (même si j'ai une petite idée d'où on risque de me classer) et je m'en fous ! L'important c'est que j'aie pu prendre le temps d'y penser...

lundi, novembre 19, 2007

C'est la loterie qui fait l'homme

Qu'est-ce qui distingue l'homme de la machine ? Qu'est-ce qui nous distingue des animaux ? C'est la loterie !

En fait je trouve que c'est un très bon exemple de ce qui fait l'humanité. Chaque personne qui joue au Loto est pleinement consciente qu'elle n'a pas plus d'une chance sur plusieurs millions de tirer le gros lot, et pourtant elle joue. Et même si le soir devant sa télévision il n'y croit pas vraiment, au fond chaque joueur conserve un brin d'espoir. C'est ça qui fait l'homme : le jeu, l'espoir, le rêve, l'ambition, le désir de vivre à fond avant de mourir. Toutes ces aptitudes profondément humaines.

Tous les chiffres du monde n'y changeront rien, toutes les statistiques, tous les rabat-joie, les terre-à-terre... La loterie c'est un des derniers bastions de l'humanité, le dernier rempart de notre inconscient.

C'est un peu comme l'amour : un des rares sentiments sur lesquels notre société n'a pas d'emprise. On cherche toujours à tout contrôler, à tout comprendre, tout expliquer, tout construire, tout penser. Et pourtant il reste des choses sur lesquelle nous n'avons que peu d'influence. Ce sont ces petites choses qui font que nous sommes encore humains.

Le contrôle c'est la mort, la loterie c'est la vie !

mardi, novembre 06, 2007

Le crédit : la plus grosse pollution personnelle

On nous rabâche sans cesse que si on souhaite agir pour l'environnement, à notre mesure, on peut chacun faire un peu pour la planète en triant nos déchets ou en éteignant nos lumières. Mais au-delà de ces petits gestes quotidiens qui sont devenus évidents, l'écologie personnelle passe par un véritable changement de mentalité. Et si on commençait par arrêter de vivre au-dessus de nos moyens ?

Une étude très sérieuse, mais néanmoins originale dans sa forme, d'un Suisse dont j'ai oublié le nom consiste à calculer l'espace vital moyen nécessaire à chacun sur notre planète : la superficie exploitable pour vivre (avec des denrées alimentaires, de l'eau, un logement etc...)... A priori il s'agirait de 1,8 hectare par terrien. Pas mal me direz-vous sâchant qu'on vit tous dans un appartement entre 10 et 120 m² en moyenne (parfois avec balcon) ! Sauf qu'en fait chacun de nous utilise 2,2 hectare de la planète pour vivre ! Les américains étant les champions du monde avec plus de 9 hectares par habitant.

Donc on vit au-dessus de nos capacités ! Chaque jour l'homme utilise plus que ce que la terre peut lui fournir. On épuise nos réserves, on empêche la nature de se régénérer à son rythme. Résultat : elle meurt à petit feu, étouffée par nos désirs fonciers...
C'est une image intéressante que de comparer nos "besoins" quotidiens à une superficie. Mais je trouve ça plutôt parlant !

Ainsi on peut dire qu'on vit déjà tous à crédit. On parit sur l'avenir en se disant "pas de problèmes à surconsommer, on va trouver des solutions, la terre a de toutes façons suffisamment de réserves pour tenir". Oui mais jusqu'à quand ? C'est le même mode de réflexion lorsqu'on contracte un petit prêt à la consommation pour acheter un téléviseur LCD de 109 cm de diagonale ou qu'on se paie à crédit une voiture hybride non polluante ou une belle maison à la campagne. On pollue ! On consomme plus qu'on ne peut se permette et on alimente la machine de la surconsommation. On ne pense qu'au présent, peu importe les conséquences futures, le risque encouru. Il nous faut ces choses là maintenant tout de suite... On galèrera plus tard, tant pis. Et on comblera ce vide économique en travaillant plus, en achetant d'autres choses pour oublier le temps qu'on engouffre dans le travail, on se noiera dans la boulimie peut-être voire dans les antidépresseurs... C'est sans fin.

Contentons-nous de ce qu'on a déjà ou du moins de ce qu'on peut se permettre, chacun à son rythme !

La métaphore de l'île de Pâques

On connaît plus l'île de Pâques pour sa dimension touristique (les fameuses statues et leur mystère : les moai) mais moins d'un aspect historique. Il se trouve en effet que l'histoire de cette île est édifiante ; car elle il s'agit d'un bel exemple de ce que l'humanité peut faire de pire : l'autodestruction.

Cette île véhiculant une image on ne peut plus mystérieuse se situe dans l'Océan Pacifique à 3700 kilomètres du Chili (le pays dont elle dépend) et à 4000 Kms de Tahiti. La terre la plus proche est Pitcairn située à 2000 Kms. Ca c'est pour le contexte...
Certains scientifiques et ethnologues affichent un penchant pour une thèse un peu surprenante autour de l'extinction en quelques siècles seulement du peuple Pascuan. Une thèse qui finalement peut s'apparenter, avec un peu de retenue, simplement à une belle métaphore de notre planète et de ce qui nous attend.

Certains affirment donc que l'extinction de ce peuple apparu en l'an 1000 après JC et disparu vers la fin du 19ème siècle serait du à un simple processus d'autodestruction que seul l'homme est capable de mettre en place avec une telle radicalité. Au fil des siècles l'île fut habitée par plusieurs tribus (on en a compté jusqu'à 12) qui se sont livrées à des guerres incessantes principalement pour des raisons foncières et le partage du pouvoir. Ces rivalités et l'extension de la population (l'île atteignit 10 000 habitants à son maximum) ont poussé ses habitants à surexploiter les resources de l'ïle, dont la matière première la plus précieuse était le bois, pour fabriquer des bateaux de pêche, des armes et des outils pour ériger leurs grandioses statues : symbole de puissance tribale et de croyance divine. En exploitant le bois au-delà des capacités de régénération de l'île, les pascuans auraient donc signé leur arrêt de mort, coupant leur dernier arbre pour construire leur dernier bateau en état de naviguer... Plus de resources vitales (plus de pêche, plus de fruits...) le peuple pascuan sombra dans le canibalisme, la maladie et la malnutrition avant de disparaître complètement de la surface de l'île laissant derrière eux les symbôles de leur puissance et de leur rivalités : les moai.

Une belle leçon pour les terriens que nous sommes, surexploitant outrageusement et consciemment les capacités naturelles de notre planète, batissant des villes et des monuments à la hauteur de notre ambition, et livrant bataille pour des terres, des divergences religieuses ou des énergies.