mardi, février 01, 2011

Fracture : l'inexorable essor des inégalités

On nous le répète depuis pas mal de temps : les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Il suffit d'aller faire un tour sur les stats de l'INSEE pour le constater. Mais attention, de nombreuses interprêtations sont possibles car il est aujourd'hui compliqué de déterminer qui est pauvre et qui est riche. Mais grosso-modo tout le monde s'accorde pour dire que l'écart se creuse depuis 30 ans.

Le blog C Super nous a gratifié en mai 2010 d'un bon article documenté sur le sujet : "France, toujours plus pauvre et encore plus riche".

L'idée c'est que depuis que le capitalisme est devenu la norme en occident, les lois et les systèmes sociaux oeuvrent chaque jour pour que les riches s'enrichissent pendant que les pauvres galèrent de plus en plus. Au milieu, la classe moyenne, icône de la première moitié de ce siècle (jusque disons dans les années 70), a tendance à disparaître. Monsieur Moyen choisis ton camp, tu ne resteras pas moyen longtemps !

Au quotidien comment ça marche ? C'est super simple... Plus on gagne d'argent plus on a de garanties de succès. Auprès des banques bien sûr, pour emprunter, mais aussi auprès des employeurs (signes extérieurs de richesse, réseau, études...) ou auprès des clients dans le cas d'un entrepreneur. Le marché de l'immobilier va aussi clairement danc ce sens. Difficile d'acheter un bien (donc d'investir) sans apport, sans garanties financières. Du coup quand on est pauvre soit on a droit à des taux d'intérêt de dingue soit on loue et donc on balance son argent par les fenêtres. Idem pour le système boursier qui prend de plus en plus de place dans l'économie mondiale. Plus on dispose de liquidités, plus on touche d'intêrets, de plus-values, de dividendes. C'est la loi de la proportionnalité, c'est on ne peut plus logique.

Donc jusqu'ici rien de neuf... Mais ce qui m'inquiètes le plus c'est que la fracture n'est plus seulement financière, et donc en conséquence sociale, mais elle devient aussi culturelle et éducative. Là où les pauvres pouvaient encore lutter, surtout sur notre bonne vieille patrie française, c'était bien sur ces deux terrains là. En france, il y a peu, un pauvre pouvait être méchamment cultivé gràce à l'implication de l'Etat en la matière. Nombreuses expositions gratuites, service publique télévisuel, radios de qualité et j'en passe. Mais avez-vous remarqué. La gratuité et l'accessibilité en termes de Culture est sur le déclin. Surtout depuis Sarkozy. Les concerts sont rarement à moins de 30 euros, les artistes et labels bénéficient de moins d'aides d'Etat (ça se ressent forcément quelque part). Ce ne sont que quelques exemples parmis tant d'autres dans le domaine que je connais bien, la musique. Mais cette vérité s'applique dans tous les domaines culturels. De même les tarifs chômeur ou famille nombreuse ont tendance à disparaître. C'est la merde !

Côté éducation c'est là où c'est le plus flippant. Rappelez vous notre mon vieux système éducatif dont on était si fiers : chaque français avant une chance de réussir gràce à des études gratuites. Mais encore faut-il passer la barrière fatale du bac pour accéder aux études de riches qui sont de toute façon de moins en moins gratuites (frais de dossiers and co) et dont les places sont de plus en plus chères (au sens figuré ?). Si t'as pas le niveau pour aller en Fac, en BTS ou en IUT tu fais quoi ? Reste les écoles privées, hors de prix. D'après les statistiques, qui ont encore ouvert leur gueule, la fracture devient donc inquiétante sur ce terrain aussi. Il y a de plus en plus de bons élèves et de plus en plus de mauvais élèves. Les élèves moyens sont en voie de disparition. Comment on explique ça ? C'est un phénomène à relier à la fracture économique ? Les pauvres travailleraient moins bien ? Les pauvres seraient moins suivis par leurs parents ? Les pauvres seraient plus cons ? Une petite solution toute faite qui changerait beaucoup de choses : enrayer ce système à la con qui fait que les bons professeurs enseignent dans les bonnes écoles (celles des riches) pendant que les mauvais professeurs (les débutants) enseignent dans les ZEP (le coin des pauvres). Ca a l'air simple comme ça. Mais ça doit pas l'être vraiment puisque ça fait des années qu'un paquet de gens réclament cette réforme et qu'elle n'arrive jamais. Tant que les profs ne joueront pas le jeu on n'y arrivera pas je pense...

Bref, la fracture gagne du terrain. On obsverve un net recul post-socialiste du principe d'égalité sociale. Chacun pour sa gueule : liberté, inégalité, fraternité. En espérant qu'on puisse encore compter sur la liberté et la fraternité. Mais pour combien de temps mes amis ? Oh oui pour combien de temps ?

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